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Et pourquoi pas, dis ?
9 octobre 2014

Presqu'un an et demi

Il m'aura fallu pas loin d'un an et demi pour refaire surface. Retrouver de l'air, arrêter de suffoquer, sortir la tête de l'eau, ne plus être surmenée, arrêter cette colère qui grondait en moi. Etc etc.

Je pense avoir minimisé le tsunami affectif que j'ai connu l'année dernière. Je mesure maintenant tout ce que j'ai traversé.

L'arrivée d'un troisième enfant.

La décision de re-déménager (pour la troisième fois en 3 ans).

La tristesse extrême de perdre Flo. Le deuil. L'absence. Le manque.

À cela se sont ajoutés, en septembre 2013, la reprise du travail après mon long congé mater, les déplacements de mon mari, la détresse de mes filles.

Depuis quelques semaines, je sens que je m'apaise. Je ne suis plus inquiète quand Abibi m'apprend qu'il part pour trois jours. Je ne suis plus débordée par toutes les choses qu'il y a à faire quand on a trois enfants. Je ne suis plus agacée quand je dois attendre que mes filles soient prêtes pour partir le matin. Je suis mieux organisée.

Entendons-nous bien, depuis un an et demi, j'ai eu aussi des moments joyeux, et simples.
Mais je vois maintenant que je n'étais pas comme j'aurais du/pu être.
Toujours en train de crier, de ruminer, de vouloir aller vite.

À ce propos, ce matin, dans le journal, il y avait un article sur le temps que l'on ne vit pas de la même façon, adultes et enfants. Il paraît que les mots que les enfants entendent le plus de nos bouches de parents sont "Dépêche-toi!" Et "Attends!". C'est dingue, non ? Mais tellement ça !
Il est pourtant tout à fait évident que les enfants ne peuvent pas suivre notre rythme. C'est comme si on demandait à quelqu'un qui n'a jamais couru de commencer directement par un 10 km : tout demande un apprentissage. Ça me fait réfléchir.

J'aimerais laisser à mes biquettes le temps de prendre le temps. Elles ne seront pas toujours des enfants..
Et je me sens capable de ça, maintenant.

J'ai envie de dire ouf !... (Et enfin !...).

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