"Et t'en veux un autre?..."

Souvent, quand tu es en "âge de procréer" (je n'aime pas trop l'expression, mais bon), les gens se permettent de te demander si tu penses avoir un enfant. Puis quand finalement tu as procréé, la question se transforme un peu, mais le fond reste le même.

Nanméo, j't'en pose des questions, moi ?!?

C'est très personnel, ça, l'envie d'enfant, non ?... Quelque part entre l'intime et le secret tendre entre deux amoureux, quoi. Je sais que certain(e)s annoncent clairement qu'ils essayent d'avoir un enfant, mais moi, j'ai toujours gardé pour nous nos projets.

Quand on a eu Rosalie, je savais déjà que nous aurions un autre enfant. Je savais même qu'on en aurait deux autres! Est-ce le fait que l'on soit issus tous les deux d'une fratrie de trois enfants qui nous a permis de tomber d'accord? Je ne sais pas, mais depuis qu'on se connaît (et ça commence à dater), on sait qu'on a envie de trois enfants.

Et pour moi, ça a été une évidence d'attendre que la première soit un peu grande pour avoir un autre enfant.

Quand Anita est née, bizarrement, personne ne m'a demandé quand je comptais agrandir la famille. Comme si deux enfants, c'était bien, hein, ça suffit comme ça.

Là encore, on a un peu attendu avant de remettre ça. J'ai plein de PVV qui pensent que "quitte à être dans les couches, autant y aller à fond, hein, on sera tranquille, après !". Moi, je suis plutôt du genre hostile à changer 2 fesses avec 2 tailles de couches différentes.

Cette fois, à peine Maïté née, tout le monde (ou presque) m'a demandé si j'allais faire un "petit quatrième".
Mais dis donc ?!? J'ai le droit de me reposer le périnée un ptit peu ou bien ???
Je réponds toujours un peu provoc : "t'es fou ? Je risquerais d'avoir un garçon ?!!". En général, ça coupe court.

Et je rajoute parfois que je pense même à la contraception définitive, hein, alors tu vois le ptit quatrième...
J'ai déjà eu mon RV au CHU (il y a... ahem... 2 ans) pour en parler avec un gynéco qui ne me connaissait pas, qui a trouvé que c'était dommage, quand-même, à 35 ans, autant mettre un stérilet, non ?
"Et me faire opérer dans 5 ans ? Ben pourquoi ne pas m'opérer maintenant, dans ce cas ?.."
Bref, il m'a sorti les stats : 12 à 13 % des femmes regrettent d'avoir eu recours à une stérilisation. Ce n'est évidemment pas négligeable. Ça doit arriver dans le cas d'une séparation, on rencontre un autre homme avec qui on a envie d'avoir un enfant, et zut, on peut pas, alors on regrette.
Je lui ai dit : "attendez... J'ai 35 ans, je suis avec mon mari depuis presque 20 ans, et on a toujours dit qu'on aurait 3 enfants. Mais bon, admettons qu'on se sépare, ça arrive très souvent, donc imaginons que je me retrouve seule. Il faut donc que je rencontre quelqu'un, avec qui ce sera suffisamment sérieux pour envisager d'avoir un enfant, et tout ça dans les 5 ans à venir ?".
Il a reconnu que oui, bon, ok, si je le voulais, il accepterait de m'opérer, mais quand-même, avant 40 ans...
Mais j'ai quand-même trouvé son discours très moralisateur.
Je fais c'que j'veux avec mon corps, bordel

Bon, je n'ai pas encore donné suite à ce RV (qui imposait de toutes façons 4 mois de réflexion), parce que j'attends qu'Abibi fasse les mêmes démarches de son côté (pour une fois qu'il peut prendre en charge la contraception !...). Donc, j'attends.
Et en attendant, je fais tout ce que je peux pour ne pas avoir d'autre enfant, parce que décidément, ma famille est au complet.
Je ne sais pas comment je le sais, mais je le sais. Je le sens. L'équilibre est atteint.
Et ça fait du bien !...