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Et pourquoi pas, dis ?
13 novembre 2016

On n'oublie rien

Déjà un an.

Je me souviens dans quel état d'hébétude je me trouvais quand j'ai appris la nouvelle des attentats à Paris. Ça me paraît si loin, et pourtant c'était hier. Si près, donc.

Ce triste anniversaire contraste drôlement avec l'insouciance de mon dimanche en famille. Le soleil qui rend tout joli, qui fait briller les feuilles des arbres de l'automne.
Je ne connais pas personnellement de victimes, et j'ai envie de dire tant mieux, mais si ça m'a tellement touchée, c'est que ce drame a atteint des gens qui auraient pu être moi. Être mes proches. Je me souviens avoir pris le temps de lire les quelques lignes que Libé avait écrites sur chacune des victimes, pour leur rendre hommage.
Des trentenaires-quarantenaires, aimant sortir avec leurs amis, écouter de la musique ou boire un verre en terrasse. Des gens qui auraient du vivre encore un paquet d'années. C'est tellement tellement injuste.

Je me souviens des questions de mes élèves l'année dernière : pourquoi pleurer pour ces morts-là alors qu'il y a des morts chaque jour dans le monde dont tout le monde se moque ?... C'est aussi injuste pour les enfants en Syrie, en Palestine ou ailleurs.
J'avais fait un parallèle avec la maladie : on est tous d'accord pour dire qu'avoir un cancer, c'est triste. On sait tous que les traitements sont fatigants. Mais on n'est jamais aussi concernés par le cancer que quand un de nos proches en est atteint. Là, on se documente, on a peur, on est touchés de près.
Quand une maladie, un décès rentre dans notre sphère privée, on est beaucoup plus concernés. On va donner des sous pour financer des associations, on se renseigne sur les effets secondaires, on en parle autour de nous pour sensibiliser le plus de gens possible.

C'est une réaction normale. Tant qu'on est épargnés par les drames, on y pense de loin. Comme pour conjurer le sort.

Mais là, les attentats parisiens nous ont à tous semblés drôlement proches de nous, d'un coup. Juste à côté.

C'est sans doute égoïste, je le sais. Et je fais pourtant partie de celle qui donne un peu de leur temps/argent pour soutenir des causes dès que je peux. Je n'ai jamais été à Alep, alors qu'à Paris, j'y vais souvent. Les images de lieux familiers sont difficiles à regarder dans ces conditions-là.
Les images de Syrie sont insoutenables aussi, bien évidemment, mais il y a comme un côté irréel, à distance.

Depuis Charlie, je crois que le meilleur des remèdes, c'est de continuer à vivre, le plus fort possible, le plus beau possible, le plus joyeux possible. Par respect pour ceux et celles qui ne peuvent plus le faire depuis un an déjà (et je ne parle pas seulement des personnes décédées sous les balles, mais des centaines d'autres gravement blessées, meurtries à vie).
(Je mens : c'est depuis lui, que je sais ça)

Cette semaine, quand j'ai appris la grosse blagounette de l'élection de Donald Trump, j'ai presque immédiatement pensé qu'on était pas sortis de l'auberge. Cela va sans dire qu'on a intérêt à garder les yeux ouverts et la conscience en éveil avant de voter en 2017....

(très décousu tout ça)

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