Nan mais c'est bon, quoi !

Bon. Nous y voilà.

Ça fait déjà quelques mois que je le sens venir, un an peut-être. Rosalie se transforme.
Sur la(les) forme(s), évidemment, mais aussi sur le fond.
Ma fifille devient une pré-ado, et même une ado, sans doute (mais ouh la malheureuse, n'allons pas trop vite non plus !).

La preuve ?

Jeudi dernier. Je suis -encore- seule avec les filles, et c'est jour de bain (comme 98 % des fois, ça tombe toujours sur moi, comme c'est bizarre ?!?).
Je fais couler le bain pour Anita et Maïté, ça fait un bail qu'elles ne rentrent plus à trois dans la baignoire que Rosalie prend des douches seule. Je lui demande donc d'avoir l'obligence de bien vouloir aller se laver.

"..."

Je ré-itère ma requête (c'était pourtant pas bien compliqué à comprendre, mais bon ?), deux ou trois fois.

"Pffffff, mmmmmm, grrrrrr"

Ah, au moins elle m'a entendue. "T'y vas ou je me fâche super fort ???".

"Oh ça va, pas la peine de crier, c'est bon, j'y vais !" (Yeux au ciel, bouche pincée, poings serrés, pieds qui traînent).

(Excuse-moi, ma chérie, mais ce n'était pas flagrant)

Elle se déshabille en laissant ses affaires -sales- sur le sol magique de la salle de bain (tu sais bien, le sol qui met tout seul les vêtements au sale ?...), et rentre dans la douche. Du couloir, j'entends *pchiiiit*, et puis *zip* et enfin *scroutch*.
Ce que je peux traduire par : eau qui coule 1/2 seconde ; rideau de douche qui s'ouvre ; serviette qui gratte essuie.
Euh. Je rêve ou elle a ?... Non. Elle aurait pas osé ?!?...

"Rosalie, t'es plus rapide que l'éclair, didon. Tu as déjà fini de te laver ?..." (Gentille)

"Ben oui, j'ai fait vite." (Lucide)

"Ah oui, vraiment très vite, tu as même l'air toute sèche." (Sceptique)

"..." (Outrée que je remette en doute sa douche)

"Mais didon, tu ne sens même pas le savon, c'est bizarre..." (Reniflante)

"Y'en avait plus beaucoup, c'est pour ça." (Toujours le dernier mot)

"RETOURNE SOUS LA DOUCHE, ET FISSA !!!!!"

Ce qu'elle fît. En soufflant, en pestant, à la limite de l'ulcère à l'estomac, tellement elle était choquée que je ne lui fasse pas confiance. Sourcils froncés, colère évidente, yeux au ciel -re.
(Faudra que je pense à l'inscrire au théâtre, elle a toutes ses chances pour avoir un Molière, cette petite).
Une fois sortie, mouillée et sentant bon la lavande, je lui ai redemandé : "et sinon, tu t'étais lavée, la première fois ?...".

"... Non..."

Ahem. Donc tu t'outres (du verbe Outrer) alors que tu avais tort, c'est ça ?!? Non, mais que je comprenne bien.
C'est ça.
Okay, donc, nous y voilà, j'ai bel et bien une pré-ado à la maison. Ça promet...

(J'ai vu chez e-zabel que ce genre de spécimen n'est pas rare !..)